Conférence-midi #13
Appel pour un manifesto décolosocial – Décoloniser et écologiser les façons d’enseigner et d’apprendre
Résumé
À travers cette présentation nous (Roxane, Rossio et Sue-Ann), trois professeures à l’École de travail social, vous présenterons nos réflexions pour penser aux implications d’une nécessaire « décolonisation » mais aussi « écologisation » en travail social. Nous vous partagerons le fruit de nos échanges – échanges réalisés à travers une méthodologie autoethnographique collaborative (Chang, Ngunjiri et Hernandez, 2013) – pour ainsi contribuer au développement d’un « nouveau » discours en travail social qu’on a appelé décolosocial soit une contraction des terme décolonial, écologie et social. Pour ouvrir le dialogue et contribuer à l’union des luttes décoloniales et écosociales, nous revenons sur nos trajectoires personnelles, disciplinaires tout autant que celles comme chercheures-professeures pour débusquer ensemble les mots, les pistes et les initiatives que nous avons empruntées et que nous continuons à explorer pour décoloniser et écologiser nos pratiques en travail social et tendre vers un travail social « décolosocial ».
Conférencières
Sue-Ann MacDonald est professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal. Elle travaille depuis des décennies dans le domaine de l’itinérance. Ses recherches interrogent les diverses tensions inscrites dans les discours et les pratiques (sociales, sanitaires et judiciaires) qui produisent l’oppression, l’exclusion et la discrimination à l’égard des personnes en situation d’itinérance. Ceci afin de mettre en valeur les savoirs expérientiels et de pratiques afin de renforcer les approches préventives, globales et de proximité pour réduire la marginalisation et l’exclusion. Plus récemment, elle s’inspire des perspectives décoloniale et écologique-environnementale dans sa programmation de recherche. Elle développe plusieurs projets en intervention sociale sur ces thématiques devant la crise climatique.
Roxane Caron est professeure agrégée à l’École de travail social de l’Université de Montréal depuis 2013. Travailleuse sociale de formation, elle a œuvré pendant plus de 10 ans au Québec et à l’étranger. Après avoir habitée près de 2 ans dans un camp de réfugiés au Liban dans le cadre de sa recherche doctorale, elle poursuit depuis ses recherches dans le champ de la migration forcée pour s’intéresser à l’exil prolongé et aux réalités en camps de réfugiés ou de transit. Dans le cadre de ses projets, R Caron s’intéresse à la fois aux difficultés et défis rencontrées par les personnes – notamment les femmes – en situation d’exil mais aussi, les luttes, forces et stratégies qu’elles déploient pour survivre et s’adapter dans de tels contextes. R Caron inscrit ses projets dans des perspectives féministes transnationale et décoloniale. Enfin, tous ses projets s’ancrent « au plus près du terrain » alors que la professeure-chercheure travaille conjointement avec des acteurs associatifs qui sont aux « premières loges » de l’aide, de l’accueil, de la défense des droits et du soutien des personnes réfugiées et migrantes au Québec et à l’international.
Rossio Motta-Ochoa est anthropologue culturelle avec spécialisation en anthropologie médicale, en études des sciences et technologies, en théories féministes et en théories décoloniales. Elle est professeure adjointe à l’École de travail sociale de l’Université de Montréal. Son expérience de recherche et d’enseignement s’est concentrée sur la façon dont les technologies et les interventions sont conçues et utilisées par des experts et des non-experts pour fournir des soins à des groupes de personnes en situation de vulnérabilité, en particulier les Autochtones du Canada et du Pérou.
Les conférences-midi seront disponibles en rediffusion sur notre chaîne YouTube.