Matinée d’étude sur l’EDI et l’intersectionnalité dans la recherche en santé
Le CRI-JaDE a organisé une matinée d’étude le 12 mars dernier afin de favoriser un dialogue interdisciplinaire entre chercheur·euse·s sur les défis et bonnes pratiques en matière d’EDI dans la recherche en santé. L’activité a rassemblé une vingtaine de participant·e·s du milieu de la recherche, des milieux cliniques, et des institutions de santé et des services sociaux. À partir de quatre présentations, des périodes d’échange ont permis d’explorer des questionnements et enjeux émergents pour la recherche en santé.
La première présentation, intitulée, « Iniquité en nutrition et santé parmi des communautés noires : enjeux de positionnalité dans le processus de recherche » par la professeure Rosanne Blanchet du département de médecine sociale et préventive (École de santé publique ) a fait état de trois enjeux principaux : l’association entre l’ethnicité des membres de l’équipe de recherche et les stratégies de recrutement; les enjeux de positionnalité (incluant la « fragilité blanche ») et les stratégies pour rendre compte de ces derniers. La conversation s’est poursuivie lors de la présentation de Meriem Messaoudene, chercheuse au Laboratoire d’immunothérapie et d’oncomicrobiome du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). La chercheuse, qui est également directrice du Centre du microbiome du CHUM, a fait état des résultats de recherche démontrant le rôle de microbiome intestinal dans la réponse immunitaire au cancer chez des partient·es, et des perspectives de collaboration avec une équipe de recherche autochtone afin d’étudier les liens avec d’autres facteurs (ethnicité, etc.) pour une prochaine étape de recherche. Mylène Ratelle, professeure en gestion du risque en santé environnementale, est spécialisée dans l’évaluation et la gestion des risques en santé publique et environnementale pour les groupes minoritaires. Dans sa présentation, elle a proposé des approches collaboratives mises en place lors de ses divers projets avec des communautés autochtones du Nord canadien. À l’aide d’exemples d’initiatives, Mme Ratelle a offert des pistes méthodologiques pour la recherche ayant une visée transformatrice pour des communautés. L’approche participative dans la recherche avec des personnes transgenres à Montréal était le sujet de la présentation de Robert-Paul Juster, professeur agrégé au département de psychiatrie et d’addictologie. Le chercheur, qui est membre du comité scientifique du CRI-Jade, a parlé des défis de participation, ainsi que d’approches facilitantes en termes de méthodes de recherche avec des communautés marginalisées et vivant des oppressions.
Les échanges avec les participant·es ont fait émerger plusieurs questionnements et pistes de réflexion, incluant le lien entre la recherche et l’activisme, ou le manque de reconnaissance de recherches portant sur des communautés spécifiques en termes de race, de genre, ou de minorisation.