Les déterminants sociaux de la consommation d’aliments ultra-transformés d’enfants noirs de descendance africaine et caribéenne à Ottawa

 

Valérie Levacher

Mémoire de maîtrise en santé publique

 

Directrices : Rosanne Blanchet, Malek Batal

 

https://umontreal.scholaris.ca/items/855f1a9a-0033-4abf-8794-541572f8e5e8

Résumé 

Problématique: La consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) est une préoccupation croissante en raison de ses effets négatifs sur la qualité de l’alimentation et l’état de santé. La consommation de AUT varie en fonction de divers déterminants sociaux. Les personnes noires (immigrantes ou non) sont touchées de manière disproportionnée par des maladies chroniques reliées à l’alimentation. Malgré cela, il y a un manque de données sur la consommation d’AUT des populations noires au Canada, et en particulier chez les enfants. En effet, aucune étude n’a porté sur les déterminants de la consommation de AUT chez les enfants noirs au Canada.

Objectifs: (1) Identifier des déterminants sociaux reliés à la consommation d’AUT chez les enfants; (2) Identifier des profils de déterminants sociaux des enfants qui ont une consommation élevée d’AUT.

Méthodologie: Elle incluait 174 mères nées dans les Caraïbes ou en Afrique subsaharienne et leurs enfants âgés de 6 à 12 ans. Un questionnaire a été administré pour évaluer les caractéristiques démographiques et socio-économiques des mères, des enfants et des ménages. Les apports alimentaires des enfants ont été évalués à l’aide d’un rappel alimentaire de 24 heures permettant de calculer la proportion d’énergie provenant d’AUT conformément au système de classification des aliments NOVA. Des ANOVA et une analyse de clusters two-step ont été réalisées. Les regroupements identifiés ont été comparés à l’aide des tests du chi carré et de tests de Student.

Résultats: Les résultats indiquent que les enfants dont les mères résidaient au Canada depuis plus longtemps (p < 0,001), dont les mères étaient des immigrantes de la catégorie de regroupement familial (p = 0,005), et dont les ménages étaient en situation de sécurité alimentaire (p = 0,049), consommaient davantage d’AUT que leurs homologues respectifs. L’analyse de clusters a révélé deux profils d’enfants, nommés «en processus d’établissement» et établi, renforçant les associations précédentes. Les enfants du profil établi avaient un apport énergétique quotidien moyen provenant des AUT 9% plus élevé que ceux du profil «en processus d’établissement» (p = 0.006).

Conclusion: Cette étude fournit de premiers résultats sur les déterminants sociaux de la consommation d’AUT chez des enfants noirs d’origine africaine et caribéenne. Cette étude suggère que les facteurs liés à l’immigration et le statut de sécurité alimentaire des ménages ont influencé la consommation d’AUT de ces enfants.